Dans les années 1630, le terme atmosphaera (forme moderne adoptée dans les années 1670) désigne "l'enveloppe gazeuse entourant la Terre". Il provient du latin moderne atmosphaera, lui-même issu du grec atmos, signifiant "vapeur, brouillard" (voir atmo-), et de sphaira, qui veut dire "sphère" (voir sphere). Dans les anciens traités de science, on parlait de "air vaporeux", considéré comme une partie de la Terre et une contamination de la couche inférieure de l'air (n.1).
Þe ouer partye of þe eyr is pure and clene, clere, esy & softe, ffor mevynge of stormys, of wynde and of wedir may nat reche þerto; and so it perteyneþ to heuenlych kynde. And þe neþir partye is nyʒe to þe spere of watir and of erþe, and is troubly, greet and þicke, corpulent and ful of moyst erþy vapoures, as longiþ to erþy partyes. Þe eyr strecchiþ hym kyndely al aboute fro þe ouer partye of þe erþe and of watir anon to þe spere of fire. [John of Trevisa, translation (late 14c.) of Bartholomew Glanville's "De proprietatibus rerum"]
La partie supérieure de l'air est pure et claire, douce et légère, car les tempêtes, les vents et les intempéries ne peuvent l'atteindre ; elle appartient donc à la nature céleste. La partie inférieure, quant à elle, est proche de la sphère de l'eau et de la terre, trouble, épaisse et chargée de vapeurs terrestres, comme il se doit pour les éléments terrestres. L'air s'étend naturellement tout autour, depuis la surface de la Terre et de l'eau jusqu'à la sphère de feu. [John de Trevisa, traduction (fin du 14e siècle) de "De proprietatibus rerum" de Bartholomew Glanville]
Le terme a d'abord été utilisé en anglais en lien avec la Lune, qui, en réalité, en possède pratiquement pas.
'Tis Observed, in the Solary Eclipses, that there is some times a great Trepidation about the Body of the Moon, from which we may likewise argue an Atmo-sphaera, since we cannot well conceive what so probable a cause there should be of such an appearance as this, Quod radii Solares a vaporibus Lunam ambientibus fuerint intercisi, that the Sun-beams were broken and refracted by the Vapours that encompassed the Moon. [Rev. John Wilkins, "Discovery of New World or Discourse tending to prove that it probable there may be another World in the Moon," 1638]
On observe, lors des éclipses solaires, qu'il y a parfois une grande agitation autour du corps de la Lune, ce qui nous permet de supposer l'existence d'une atmosphère, car il est difficile d'imaginer une autre explication aussi probable pour ce phénomène, Quod radii Solares a vaporibus Lunam ambientibus fuerint intercisi, à savoir que les rayons du Soleil étaient brisés et réfractés par les vapeurs entourant la Lune. [Rév. John Wilkins, "Discovery of New World or Discourse tending to prove that it probable there may be another World in the Moon," 1638]
Le sens figuré de "influence environnante, cadre mental ou moral" apparaît vers 1800.