À la fin du XIVe siècle, le terme sensitif désigne, en référence au corps ou à ses parties, une capacité à recevoir des impressions des objets extérieurs, ayant ainsi la fonction de sensation. Il est également utilisé vers 1400 en philosophie scolastique pour désigner la faculté de l'âme qui reçoit et analyse les informations sensorielles. Ce mot provient du vieux français sensitif, signifiant « capable de sentir » (XIIIe siècle), et du latin médiéval sensitivus, qui se traduit par « capable de sensation ». Ce dernier dérive du latin sensus, le participe passé de sentire, qui signifie « sentir, percevoir » (voir sense (n.)). On le retrouve aussi en anglais moderne précoce sous la forme sencitive.
Dans les années 1520, le mot évolue pour désigner tout ce qui est lié aux sens ou qui les affecte. Lorsqu'il s'applique aux personnes ou aux émotions, il prend le sens de « très sensible aux influences extérieures », en particulier « facilement touché par l'émotion, rapidement blessé par la méchanceté » (mais aussi « prêt à se vexer »), une nuance qui apparaît dès 1816.
What is commonly called a 'sensitive' person is one whose sense-organs cannot go on responding as the stimulus increases in strength, but become fatigued. [James Sully, "Outlines of Psychology," 1884]
Ce que l'on appelle communément une personne « sensible » est celle dont les organes sensoriels ne peuvent pas continuer à réagir à une stimulation croissante, mais finissent par se fatiguer. [James Sully, "Outlines of Psychology," 1884]
Le sens mécanique, désignant quelque chose de « si délicatement ajusté qu'il réagit rapidement à de très légers changements ou conditions », émerge en 1857. Pendant la guerre froide, le terme prend une nouvelle dimension en désignant tout ce qui concerne la sécurité nationale, une utilisation attestée dès 1953. On trouve aussi des termes connexes comme Sensitively et sensitiveness.
Le sens purement physique, appliqué à un être vivant, à la peau, etc., qui décrit une « réponse rapide ou intense à la sensation », apparaît en 1808. Il se retrouve dans l'expression sensitive plant (années 1630, également mentionnée dans un poème de Shelley), désignant une légumineuse qui est « mécaniquement irritable à un degré plus élevé que presque toutes les autres plantes » [Century Dictionary].
Marijuana ... makes you sensitive. Courtesy has a great deal to do with being sensitive. Unfortunately marijuana makes you the kind of sensitive where you insist on everyone listening to the drum solo in Iron Butterfly's 'In-a-Gadda-Da-Vida' fifty or sixty times. [P.J. O'Rourke, "Modern Manners," 1983]
La marijuana... vous rend sensible. La courtoisie a beaucoup à voir avec la sensibilité. Malheureusement, la marijuana vous rend tellement sensible que vous insistez pour que tout le monde écoute le solo de batterie dans « In-a-Gadda-Da-Vida » d'Iron Butterfly cinquante ou soixante fois. [P.J. O'Rourke, "Modern Manners," 1983]
En tant que nom, dans le contexte du magnétisme, il désigne dès 1850 une personne « sensible à l'influence hypnotique ». Par la suite, il évolue pour désigner « une personne chez qui la faculté sensitive est très développée, un esthète » (1891).