En moyen anglais, mirie vient de l'ancien anglais myrge, signifiant « agréable, plaisant, doux, évoquant des sentiments de joie et d'enthousiasme » (utilisé pour parler de l'herbe, des arbres, du monde, de la musique ou des chants). Ce mot pouvait aussi être employé comme adverbe, pour décrire quelque chose de « mélodieux » ou « plaisant », et provient du proto-germanique *murgijaz, qui désignait probablement à l'origine quelque chose de « éphémère » (on peut le comparer à l'ancien haut allemand murg, signifiant « court », ou au gothique gamaurgjan, qui veut dire « raccourcir »). Cette origine remonte à la racine indo-européenne *mregh-u-, qui signifie « court ». En dehors de l'anglais, le seul cognat exact partageant ce sens était le moyen néerlandais mergelijc, qui se traduisait par « joyeux ».
Le lien avec le plaisir s'est probablement établi à travers l'idée de « faire passer le temps plus vite », c'est-à-dire quelque chose qui rend le temps agréable et léger (on peut le comparer au mot allemand Kurzweil, qui signifie « passe-temps » et se traduit littéralement par « un court moment »). En vieux norrois, le verbe skemta signifie « divertir, amuser » et vient de skamt, le neutre de skammr, qui veut dire « court ». Il existait aussi une forme verbale en vieil anglais, myrgan, qui signifiait « être joyeux, se réjouir ». Pour comprendre l'évolution des voyelles, on peut se référer à bury (v.).
À l'origine, le mot n'était pas spécifiquement lié à l'humour ou à la comédie, mais il avait un champ sémantique beaucoup plus large en moyen anglais qu'aujourd'hui. Il pouvait désigner quelque chose de « plaisant à l'oreille » (comme les chants d'animaux), un temps « agréable » (pour la météo), une tenue « élégante » (pour les vêtements) ou encore des herbes « savoureuses » (pour leur goût). L'évolution vers les sens modernes a probablement commencé avec l'idée d'être « satisfait par un événement ou une situation donnée », vers 1200.
Pour parler des personnes, le terme a pris le sens de « joyeux de nature, enjoué, animé par la bonne humeur » dès le milieu du 14e siècle.
Merry-bout, qui signifie « un acte sexuel », était un argot vulgaire apparu vers 1780. Merry-begot, signifiant « illégitime » (adjectif) ou « bâtard » (nom), est mentionné dans l’ouvrage de Grose (1785). Merrie England, souvent utilisé aujourd'hui de manière satirique ou ironique, date d'environ 1400, sous la forme meri ingland, et désignait à l'origine un pays « prospère et généreux ». Merry Monday était un terme du 16e siècle désignant le lundi précédant le mardi gras (Mardi Gras).