En moyen anglais, on trouve se, seo, hérités de l'ancien anglais sæ, qui signifiait « étendue d'eau, mer, lac, mare ». Ces termes proviennent du proto-germanique *saiwa-, à l'origine également des mots en vieux saxon seo, vieux frison se, moyen néerlandais see, néerlandais zee, allemand See et suédois sjö. Leur origine reste incertaine, et les connexions avec d'autres langues sont jugées « totalement douteuses » [Buck], tandis qu'une étymologie indo-européenne a été « généralement mise en doute » [Boutkan]. Vers l'an 1200, le mot a également pris le sens de « grande masse ou quantité » (de n'importe quoi).
Dans les langues germaniques, on utilise aussi le mot indo-européen plus général (représenté en anglais par mere (n.1)), mais il n'existe pas de distinction claire entre « mer » et « lac », qu'ils soient grands ou petits, intérieurs ou ouverts, salés ou d'eau douce. Cela pourrait refléter la géographie balte, région où ces langues sont supposées avoir émergé. Les deux termes sont souvent utilisés de manière interchangeable dans les langues germaniques, et peuvent même avoir des sens opposés, comme en gothique avec saiws (« lac, marécage ») et marei (« mer »), alors qu'en néerlandais, c'est l'inverse avec zee (« mer ») et meer (« lac »). On peut aussi comparer avec le vieux norrois sær (« mer »), mais en danois, sø désigne généralement un « lac », bien que cela puisse aussi signifier « mer » dans certaines expressions. En allemand, See peut désigner soit la « mer » (féminin), soit le « lac » (masculin).
Boutkan suggère que les mots pour sea dans les langues germaniques désignaient à l'origine plutôt des « lacs », et que le terme plus ancien pour « mer » serait représenté par haff. En vieil anglais, le mot unique sæ traduisait le latin mare, aequor, pontus, pelagus et marmor. Son champ sémantique allait de « l'étendue d'eau salée qui couvre une grande partie du monde » à des masses d'eau individuelles, nettement délimitées. Il était aussi utilisé pour désigner des mers intérieures, des marais, des lacs, des rivières, et même la Manche.
Le sens « zone sombre de la surface lunaire » est attesté depuis les années 1660 (voir mare (n.2)). Avant l'invention des télescopes, ces zones étaient supposées être de l'eau. L'expression sea change, signifiant « transformation », littéralement « un changement provoqué par la mer », est attestée depuis 1610, d'abord chez Shakespeare dans « La Tempête » (I.ii). Le terme humoristique et familier sea legs, désignant la capacité de marcher sur le pont d'un navire lorsqu'il tangue ou roule, date de 1712. L'expression At sea au sens figuré de « perplexe » est attestée depuis 1768, dérivant du sens littéral (pour les navires) de « hors de vue des terres » (vers 1300).
The sea, the most intact and ancient thing on the globe.
Everything it touches is a ruin; everything it abandons is new.
[Paul Valéry, "Notebook" entry, 1921, transl. Nathaniel Brudavsky-Brody]
La mer, la chose la plus intacte et ancienne sur le globe.
Tout ce qu'elle touche devient une ruine ; tout ce qu'elle abandonne est nouveau.
[Paul Valéry, extrait de son « Carnet », 1921, traduit par Nathaniel Brudavsky-Brody]