En moyen anglais, le mot striken vient de l'ancien anglais strican (au passé strac, participe passé stricen), qui signifiait « passer légèrement sur quelque chose, caresser, lisser, frotter » (ces sens sont aujourd'hui obsolètes). Il pouvait aussi signifier « aller, se déplacer, progresser, faire son chemin ». Son origine remonte au proto-germanique *strikanan, qui a donné en vieux norrois strykva (« caresser »), en vieux frison strika, en moyen néerlandais streken, en néerlandais moderne strijken (« lisser, caresser, frotter »), en vieux haut allemand strihhan et en allemand moderne streichen. À la racine, on trouve le proto-indo-européen *strig-, qui signifie « frotter, lisser, presser » (voir strigil).
Ce mot est lié à streak (nom) et stroke. Il a peut-être été influencé dans son évolution de sens par le vieux norrois striuka. L'idée de « se diriger vers quelque chose » est encore présente dans l'expression strike for, qui signifie « aller vers ».
Au début du 14e siècle, le sens « donner un coup » s'est développé. Celui de « heurter, entrer en collision » est attesté au milieu du 14e siècle, tout comme l'idée de « frapper avec un marteau ». Le sens de « toucher avec un projectile » apparaît à la fin du 14e siècle. L'expression strike while the iron is hot (années 1560) provient du métier de forgeron.
Le sens de « annuler ou rayer » (comme avec un coup de stylo) est attesté à la fin du 14e siècle. Au milieu du 15e siècle, on l'utilise aussi pour signifier « parvenir à un accord » ou « conclure une entente ». L'expression strike a balance vient de l'idée de « faire les comptes » (années 1530).
Le sens de « produire » une étincelle ou un feu « par coups » (comme avec un silex) apparaît au milieu du 15e siècle, et pour les allumettes, vers 1880. Pour la foudre, ce sens est attesté à la fin du 14e siècle, pour les maladies dans les années 1520, et pour les châtiments divins dans les années 1570.
L'idée de « frapper pour marquer » (comme pour frapper une pièce de monnaie) apparaît au milieu du 15e siècle. De là, on a développé le sens figuré de « laisser une empreinte dans l'esprit, marquer quelqu'un profondément » (années 1610).
Pour les horloges, le sens « annoncer l'heure » (intransitif) est attesté au début du 15e siècle, en référence au marteau qui frappe la cloche. Le sens transitif de « faire sonner » (à une heure précise) apparaît dans les années 1510.
Dans l'expression strike a pose, attitude, etc., qui signifie « se mettre dans une position déterminée » ou « adopter une attitude », on trouve ce sens dès 1825. L'idée de « découvrir quelque chose de manière inattendue » (pour le pétrole, des idées, etc.) apparaît vers 1835, notamment dans le contexte de l'exploitation minière ou du forage, d'où l'expression strike it rich (1854).
En baseball, le mot est utilisé à partir de 1853, mais son sens a évolué (voir strike (n.)).
Le sens de « refuser de travailler pour forcer un employeur à céder » apparaît en 1768. Il pourrait provenir de l'idée de « poser ses outils » ou d'une action coercitive, ou encore d'une pratique maritime où les marins abaissaient les voiles d'un navire pour signifier leur refus de prendre la mer (1768). Ce dernier sens préserve l'idée originale de « rendre quelque chose lisse ou égal ».
Utiliser strike pour signifier « abaisser » (les voiles) apparaît au début du 13e siècle. Plus tard, il désigne aussi l'abaissement des drapeaux en signe de respect, puis celui de la reddition. De là vient l'idée de « démonter une tente » (1707), ou de « ranger le décor théâtral ».