« Black person », 1938, dans l'argot afro-américain et à ses débuts, pas nécessairement péjoratif ou considéré comme offensant ; son étymologie est incertaine, influencée par, voire dérivée de, spook (n.1).
Les pilotes noirs formés au Tuskegee Institute pendant la Seconde Guerre mondiale se surnommaient le Spookwaffe (un jeu de mots sur Luftwaffe) :
Col. [Richard S.] Harder (Rip to his friends for reasons known only to us of the old "Spookwaffe," as it was fondly known during World War II) has had a distinguished career in the Air Force and deserves mention along with many other fine officers who are a product of the formerly "Negro Air Force." [Lt. Col. George E. Franklin, USAF (Ret.), in Ebony, Oct. 1968]
Le colonel [Richard S.] Harder (Rip pour ses amis, pour des raisons connues seulement de nous, anciens du « Spookwaffe », comme on l'appelait affectueusement pendant la Seconde Guerre mondiale) a eu une carrière distinguée dans l'Armée de l'air et mérite d'être mentionné aux côtés de nombreux autres officiers remarquables issus de l'ancienne « Negro Air Force ». [Lt. Col. George E. Franklin, USAF (Ret.), dans Ebony, oct. 1968]
Cela pourrait être un jeu de mots sur l'ancien spook (n.) « pilote novice » dans le jargon aéronautique (1939), une extension du sens de spook (n.1) « spectre, fantôme, apparition ».
"Spooks" are a standard feature of every U.S. airport. They are the air-hungry amateur and novice pilots who haunt the hangars, hire planes, and learn to fly, not just to get places or save time but mostly for the fun of flying. [Life, Sep 11, 1939]
Les « Spooks » sont une caractéristique standard de chaque aéroport américain. Ce sont les pilotes amateurs et novices, affamés d'aviation, qui hantent les hangars, louent des avions et apprennent à voler, non seulement pour se déplacer ou gagner du temps, mais surtout pour le plaisir de voler. [Life, 11 sept. 1939]
Il est attesté comme « un musicien de jazz blanc » dès 1939, et comme un terme péjoratif pour désigner une personne blanche dès 1947, peut-être 1942, dans les œuvres de Nelson Algren (qui utilise également le mot pour désigner des personnages noirs).
En tant que mot péjoratif pour désigner une personne noire, il est attesté dès 1945 aux États-Unis, à l'origine dans l'argot hep-cat et défini spécifiquement comme « negro effrayé » (comparez avec spooky pour le développement du sens ; pour plus d'informations sur l'ensemble du groupe, c'est ici). Il a été utilisé de manière générale comme terme péjoratif pour désigner une personne noire dès 1953. Le Dictionary of Slang de Green le propose également comme une insulte pour les Italiens et pour les Chinois/Vietnamiens, bien que ses exemples puissent être attribués à d'autres sens du mot.