« fini, épuisé, mort », ce mot est entré dans la langue anglaise en 1895 en tant que terme d'origine allemande, dérivé du mot allemand kaputt, signifiant « détruit, ruiné, perdu » (utilisé dès les années 1640). Dans ce contexte, il s'agit probablement d'une méprise liée à une expression du jeu de cartes, capot machen, qui est une traduction partielle en allemand de l'expression française faire capot. Cette dernière désignait l'action de « remporter toutes les levées (de l'autre joueur) au piquet », un jeu de cartes aujourd'hui oublié.
En français, l'expression signifie littéralement « faire un bonnet », et l'idée pourrait être celle de couvrir l'autre joueur d'un capuchon. Cependant, faire capot avait aussi, dans le jargon maritime français, le sens de « chavirer dans une tempête alors qu'on est en mer ». Le mot allemand a gagné en popularité dans la langue anglaise pendant la Première Guerre mondiale.
"Kaput" — a slang word in common use which corresponds roughly to the English "done in," the French "fichu." Everything enemy was "kaput" in the early days of German victories. [F. Britten Austin, "According to Orders," New York, 1919]
"Kaput" — un mot d'argot couramment utilisé, qui correspond grosso modo à l'anglais « done in » et au français "fichu." Tout ce qui était ennemi était considéré comme "kaput" au début des victoires allemandes. [F. Britten Austin, "According to Orders," New York, 1919]
En français, capot désigne littéralement « couverture, bonnet », mais c'est aussi le nom d'un type de grande cape portée par les marins et les soldats (voir capote).
Le sens lié au jeu de cartes n'est attesté en allemand qu'à partir des années 1690, mais l'utilisation de capot dans le sens (probablement) transféré de « détruit, ruiné, perdu » remonte aux années 1640 [voir William Jervis Jones, "A Lexicon of French Borrowings in the German Vocabulary (1575-1648)," Berlin, de Gruyter, 1976]. Dans les ouvrages anglais sur les jeux, faire capot signifie « gagner toutes les levées », tandis qu'une autre expression, être capot, littéralement « être un bonnet », est parfois citée comme désignant le fait de les perdre. Le retournement de sens en allemand pourrait s'expliquer par le fait que si quelqu'un remporte toutes les levées, l'autre joueur est forcément perdant. De plus, le mot capot, lorsqu'il a été emprunté au français par l'anglais au milieu du XVIIe siècle, signifiait « marquer un capot contre ; gagner toutes les levées de », avec des extensions figuratives, par exemple :
"There are others, says a third, that have played with my Lady Lurewell at picquet besides my lord; I have capotted her myself two or three times in an evening." [George Farquhar (1677-1707), "Sir Harry Wildair"]
« Il y en a d'autres, dit un troisième, qui ont joué avec ma dame Lurewell au piquet, en plus de mon lord ; je l'ai capottée moi-même deux ou trois fois dans la soirée. » [George Farquhar (1677-1707), "Sir Harry Wildair"]