Le terme désigne un « outil agricole tiré par des animaux, utilisé pour couper et retourner la terre afin de la préparer à la semence ou à la plantation ». On le retrouve dans l’anglais ancien tardif sous la forme ploʒ ou ploh, signifiant « charrue » ou « terre labourable » (une mesure de terre que deux bœufs pouvaient labourer en une journée). Son origine pourrait être liée à un mot scandinave apparenté, comme l’ancien norrois plogr (qui signifie également « charrue »), et on peut le comparer au suédois et au danois plog. Le Middle English Compendium note que, dans les noms, plough est particulièrement fréquent dans la région du Danelaw, où les Vikings s’étaient installés. Ce mot provient du proto-germanique *plōga-, qui a donné naissance à des termes similaires en vieil saxon (plog), en vieux frison (ploch), en bas allemand (ploch), en moyen néerlandais (ploech), en néerlandais moderne (ploeg), en vieux haut allemand (pfluog) et en allemand moderne (Pflug). Ce mot est relativement tardif dans les langues germaniques, et son origine reste incertaine.
Dans l’anglais ancien, il était rare de l’utiliser seul, car le mot courant pour « charrue » était sulh (qui a évolué vers sull), un terme apparenté au latin sulcus, signifiant « sillon » (voir sulcus).
En vieux slavon d’église, plugu et en lituanien plūgas signifient également « charrue » et sont des emprunts germaniques. Il est probable que le latin plovus ou plovum (« charrue ») soit également un emprunt, un mot que Pline l’Ancien attribue à une origine rhétique. Toutefois, Boutkan conteste cette idée et souligne que « A priori, le p- initial [dans un mot germanique] indique une origine non indo-européenne probable ». Il mentionne aussi le lien étymologique flou avec l’albanais plúar (« charrue »), qui pourrait partager une origine centrale-européenne avec le terme germanique. D’un autre côté, il pourrait représenter une innovation nord-européenne, similaire à l’ancien irlandais dlongid (« fendre ») dérivé de *tlong-. Pour le mot indo-européen courant désignant « charrue », voir arable.
La charrue et son utilisation étaient familières à la plupart des gens en Angleterre (et plus tard en Amérique) depuis des temps très anciens jusqu’à des périodes relativement récentes. Elle occupe donc une place importante dans les images et les métaphores. En moyen anglais, on pouvait dire (dans une version modernisée) govern the plow of battles, ce qui signifiait « commander une armée, mener une guerre ». On trouvait aussi des expressions comme drive (ou hold) the plow (« porter des fardeaux, acquérir de l’autorité »), have weak oxen in the plow (« manquer d’énergie pour une entreprise »), put (one) in pain's plow (« contraindre quelqu’un à souffrir ») et, un peu plus tard, plow the sand (« travailler en vain »).
En tant que nom désignant la constellation également connue sous le nom de Grande Ourse ou Charles's Wain, il est attesté dès le début du XVe siècle, peut-être même au début du XIVe siècle, sous la forme Arthouris Plowe. Les trois étoiles formant le « manche » (dans la configuration de la Grande Ourse) sont généralement perçues comme l’attelage de bœufs tirant la charrue, bien qu’il arrive parfois qu’elles soient interprétées comme le manche de la charrue elle-même.